top of page

PALIMPSESTE 1

PALIMPSESTE 1

Cette œuvre est à la fois spontanée et très élaborée. Elle donne l'impression de couches successives qui s'annulent, entrent en conflit, ou se répondent en un mystérieux agencement. Toutefois, malgré cette impression de couches antinomiques, de temps différents qui se superposent, il y a une unité qui, au final, forme une œuvre étrange et piège le regard (comme le jeu du « Cadavre exquis » cher aux surréalistes). La présence d'outils, peints très réalistes, augmente ce sentiment d’un sens global qui échappe. On pourrait croire qu'il s'agit d'une planche d'exercices (les alphabets classiques dans le fond), mais la construction soignée et le côté hyperréaliste des objets du premier plan entrent en contradiction.
Pour cette œuvre j'ai commencé par placer des bandes pour créer des réserves dans lesquelles viendront s'insérer les outils. L'effet est étrange.
J'ai voulu, ici encore, mêler le spontané et le travail maîtrisé, l'instant et la durée. Certains exercices, comme les vagues rouges et noires, sont très complexes ; ils demandent une longue pratique et une grande maîtrise de la main et de l'outils. Des pratiques qui viennent de loin.
Le palimpseste symbolise le traitement de l’écrit aujourd’hui (pléthorique, mais finalement qui s’étouffe dans ses propres lignes)
La gomme hyperréaliste (« Pélikan », une marque affective !), avec humour, vient en dernier recours effacer toutes les couches (pour une nouvelle œuvre ?) et découvre le titre de l'œuvre à venir (Palimpseste).
Ce travail montre l'impermanence de l'écrit. L'impression globale est celle d'un bateau qui coule... mais le savoir-faire (symbolisé par les outils de l'artisan et la transmission) veille et indique la persistance et l’espoir à travers les techniques et les outils maîtrisées.
"J'écris avec une gomme" avait écrit Yves Navarre, et Roland Barthes d'ajouter ce qui aurait pu être de titre de mon œuvre : "Tout ce sur-écrit, griffure du rien, ouvre à l'oubli ; c'est la mémoire impossible. Seul l’artiste peut sauver du chaos."

LA PRESSE EN PARLE

VIDÉO
bottom of page